• It's raining today •

Maude Harrison
It's raining today ...

M

aude Harrison se baladait, enfin, courrait plutôt sous la pluie battante. Il faisait nuit noire et seuls les lampadaires municipaux et les lumières réconfortantes des chaumières éclairés le passage de la jeune femme. La blondinette marchait d'un pas rapide, la capuche de son sweet-shirt enfoncée sur la tête, quelques cheveux rescapés dépassaient de celle-ci. Le cliquetis de ses talons sur les pavés de la rue rythmait le pas de la demoiselle. Maude commençait sérieusement à avoir froid et le vent glacial la faisait frissonner. Elle observa la rue d'un coup d'œil furtif et finit par rentrer dans un bar pour se mettre à l'abri. A l'intérieur, elle retira sa capuche, le bout de ses cheveux étaient trempés. La jeune femme passa sa main dans sa chevelure couleur blé et finit pas s'assoir à une table libre. Elle était à présent toute mouillée et commanda un chocolat chaud pour se réconforter de cette journée peu agréable. Elle qui, d'habitude, et si enjouée, avait le moral dans les chaussettes. De plus, elle commença à penser à ses parents disparus, à son frère qu'elle devait retrouvé à tout prix. Ces pensées noires la remontèrent encore plus, et celui qui lui adresserait la parole risquait de subir la colère ravageuse de la jeune Harrison. Elle soupira, si seulement il était là pour lui remonter le moral. Venger ses parents, son frère s'il n'était plus de ce monde, elle n'en savait rien, elle voulait détenir la vérité et faire souffrir comme ils l'ont fait souffrir ... Maude était furieuse, énervée et il ne valait mieux pas l'agacer. A vrai dire, sa famille lui manquait énormément, depuis longtemps elle n'avait pas eu d'épaule sur laquelle elle pouvait s'appuyer, et ce jour-là, cela lui manqua et elle s'en rendit compte. La rage bouillonnait en elle et se transforma peu à peu en larmes qu'elle sentit lui monter aux yeux, sans pouvoir en verser une pour autant. Il fallait qu'elle soit forte, pour eux, et qu'elle se batte, jusqu'au bout, jusqu'à la mort s'il le faut.

Where is my umbrella?

« Toute chose peut potentiellement exister si l'on a pas fourni preuve du contraire. »

« La place est-elle libre ? »

Maude Harrison
Première rencontre ...

E

lle redressa lentement la tête, encore un peu ailleurs, dans ses pensées. Maude essuya la larme qui s'apprêtait à couler sur sa joue encore rougit par le froid de l'extérieur. Elle observa alors le jeune homme qui se tenait près d'elle. Il semblait mal à l'aise, et pour une fois, Maude n'avait pas envie de faire joujoux avec le premier venu comme elle l'aurait fait lors d'une soirée bien arrosée. La blondinette enleva alors sa capuche qui lui cachait les yeux et les cheveux partiellement. C'est à partir de ce moment qu'elle pu un peu plus admirer l'homme qui avait posée cette question, si ... banale ? La créature plutôt mignonne qui venait de s'adresser à elle était plutôt grande, châtain assez foncé mais paraissait assez négligée. Allez, disons-le, mademoiselle le trouva mignon, si bien que son côté séductrice reprit le dessus et qu'elle ressortit son sourire charmeur. Elle fixa le jeune homme, maintenant presque totalement à l'aise et lui répondit le plus naturellement du monde :

< Bien sûr, je vous en pris, prenez place ! >

Il était presque dix heures du soir, le restaurant été bondé en cette fin de semaine. Les gens parlaient fort, dans ce brouhaha, on avait du mal à s'y retrouver. Les bruits de fourchettes, couteaux ou autres ustensiles en tout genre n'arranger pas non plus cette cacophonie. Maude Harrison réussit à stopper un serveur dans son élan et lui demanda un chocolat bien chaud. Il prit note du moue un peu agacée et Maude demanda au jeune inconnu :

< Et vous, vous désirez ? >

Maude en faisait peut-être un peu trop avec lui, mais elle avait l'habitude des hommes, et celui-ci ne serait pas une exception. Comme un chat qui joue avec une pelote de laine, elle joue avec ces hommes. Elle passa sa main dans ses cheveux blonds, la visage beaucoup plus détendu qu'auparavant. La jeune fille avait retrouvé son loisir favori, conquérir de nouveaux hommes. Un peu puéril comme attitude, elle n'a que dix-huit ans, peut-être, mais elle a plus d'un tour dans son sac. Par contre, à vu d'œil, lui ne devait pas être trop jeune non plus, quelqu'un de plus mûr qu'elle, en tout cas. Il lui rappelait un peu son grand frère. Oh là, ne pas trop vite s'emballer jeune fille ! La blondinette continua à le fixer, jusqu'à ce qu'il eut pris sa commande et que le serveur ce soit éloigné.